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Claus Sterneck / Claus in Iceland
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Wolfgang Sterneck
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Comte de Lautréamont:

DIE GESÄNGE DES MALDOROR


(...) Dann in gemeinsamer Übereinstimmung, glitten sie zwischen zwei Fluten aufeinander zu in gegenseitiger Bewunderung. Das Haifischweibchen das Wasser mit seinen Flossen beiseite schiebend, Maldoror die Flut mit seinen Armen schlagend. Und sie hielten ihren Atem an, in tiefer Verehrung; beide waren von dem Wunsche erfüllt, zum erstenmal ihr lebendiges Ebenbild zu betrachten. Aus einer Entfernung von drei Metern stießen sie ohne besondere Vorbereitungen plötzlich aufeinander und umarmten sich wie zwei Liebende, mit Würde und Anerkennung, in einer so zärtlichen Umschlingung, wie die eines Bruders oder einer Schwester... Die fleischliche Lust folgte bald dieser Freundschaftsbezeugung. Zwei unruhige Schenkel preßten sich eng an die klebrige Haut des Ungeheuers, wie zwei Blutegel. Die Arme und Flossen umschlungen den Körper des Geliebten mit Leidenschaft. Busen und Brüste bildeten bald nur noch eine meergrüne Masse mit dem Geruch von Tang; inmitten des forttobenden Sturmes, im Schein der Blitze, ihr Hochzeitsbett die schaumende Woge, von einer Wasserströmung wie in einer Wiege davongetragen, und miteinander zu den Tiefen des Abgrundes rollend, vereinigten sie sich in einer langen Paarung ... Endlich hatte ich jemanden gefunden, der mir gleich war! ... Künftig würde ich nicht mehr allein sein im Leben! ... Sie hatte dieselben Gedanken wie ich! ... Ich war meiner ersten Liebe begegnet!

- Gesang II, Strophe 13 -


LES CHANTS DE MALDOROR

(...) Alors, d'un commun accord, entre deux eaux, ils glissèrent l'un vers l'autre, avec une admiration mutuelle, la femelle de requin écartant l'eau de ses nageoires, Maldoror battant l'onde avec ses bras; et retinrent leur souffle, dans une vénération profonde, chacun désireux de contempler, pour la première fois, son portrait vivant. Arrivés à trois mètres de distance, sans faire aucun effort, ils tombèrent brusquement l'un contre l'autre, comme deux aimants, et s'embrassèrent avec dignité et reconnaissance, dans une étreinte aussi tendre que celle d'un frère ou d'une soeur. Les désirs charnels suivirent de près cette démonstration d'amitié. Deux cuisses nerveuses se collèrent étroitement à la peau visqueuse du monstre, comme deux sangsues; et, les bras et les nageoires entrelacés autour du corps de l'objet aimé qu'ils entouraient avec amour, tandis que leurs gorges et leurs poitrines ne faisaient bientôt plus qu'une masse glauque aux exhalaisons de goémon; au milieu de la tempête qui continuait de sévir; à la lueur des éclairs; ayant pour lit d'hyménée la vague écumeuse, emportés par un courant sous-marin comme dans un berceau, et roulant, sur eux-mêmes, vers les profondeurs inconnues de l'abîme, ils se réunirent dans un accouplement long, chaste et hideux!... Enfin, je venais de trouver quelqu'un qui me ressemblât!... Désormais, je n'étais plus seul dans la vie!... Elle avait les mêmes idées que moi!... J'étais en face de mon premier amour!

- Chant II, Strophe 13 -

Comte de Lautréamont (Isidore Ducasse, 1846-1870):
Maldoror: Schatten - Ombre
Maldoror: Liebe - Amour
Maldoror: Gott - Dieu
Lautréamont / Ducasse: Œuvres complètes
Lautréamont: Die Gesänge des Maldoror

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